Retrouvailles ? [Pv Marco]

Marco avait parfaitement raison sans même le savoir. C'était même pire que ce à quoi il pensait. Elle était dans un passage particulièrement remplie d'émotions. Elle parvenait à voir toute la détresse que Marco avait pu ressentir à ce moment là. C'Était horriblement difficile à accepter tous ses propos sachant en plus que c'était par sa faute qu'il s'était senti comme ça. Mais elle n'y pouvait plus rien maintenant. Elle se félicitait de ne pas l'avoir lu avant, mais regrettait presque de l'Avoir finalement ouvert. C'était si dûr.

"Tu as raison..." dit-elle d'un ton las en refermant le livre lentement pour le poser dans sa table de chevet. Elle en profita pour essuyer ses yeux rougit d'avoir tant pleurer. D'ailleurs, le livre serait sûrement assez imbibé d'eau pour pouvoir être essorer d'ici la fin de sa lecture. Et dire qu'elle n'était même pas rendu à la moitié! La fin devait être tellement...Elle ne pouvait choisir un mot assez fort décrire ce qu'elle serait. Car les choses n'iraient sûrement pas en s'améliorant.

"Je vais aller boire de l'eau." dit-elle avant de partir rapidement à la cuisine. Ce n'était pas tant pour éviter Marco, mais elle ne voulait pas qu'il la voit dans un si piètre état. C'était un peu ironique qu'elle aille boire de l'eau, mais elle seule pouvait le savoir. Elle ne prit pas trop de temps sinon Marco montrerait sûrement le bout de son nez pour savoir ce qui pouvait bien prendre autant de temps. En revenant à sa chambre, elle passa devant un miroir et se regarda. C'était désolant à voir. Sa bonne humeur semblait l'Avoir quitté et même les traits de son visage paraissaient fatigués et épuisés. Elle se laissait un peu aller depuis quelque temps. Elle n'écrivait plus d'article pour le journal de l'université et n'Assistait à ses cours qu'en "zombie". Elle passait ses cours seulement de justesse, mais n'en avait rien à faire pour le moment. Les études n'étaient pas importantes en ce moment assez pour qu'elle s'y plonge vraiment et donne tous les efforts nécessaires à sa réussite et reflétant son potentiel. Mais elle savait que tôt ou tard, le moment viendrait où elle n'aurait plus le choix et qu'elle devrait se reprendre en main.

Se donnant un peu de courage, elle cessa de regarder dans la glace et retourna dans la chambre. Marco était toujours là assis au pied du lit à présent. Elle ne savait quoi lui dire. Il n'avait plus rien à se dire maintenant. Ils s'étaient trop éloignés. Leurs conversations étaient toujours banales reliées soit au travail de Marco et encore là c'était que pour dire comment c'était passé leur journée, et les cours de Milie. Quelques fois, ils pensaient à aller voir Thomas, Stacey et Zachary. Mais ce n'était pas les conversations qu'ils avaient connues jadis ensemble. Les jeux de rôles, les fous rires, leur complicité, tout ça c'était terminé. Tous deux regrettaient sûrement cette époque, mais les temps avaient changé sans préavis et avaient tout balayé sur leur passage. Milie savait pertinament que la situation ne pourrait rester stable et neutre comme elle l'était encore longtemps. Elle basculerait d'un côté ou d'un autre. Elle espérait pouvoir faire tomber la balance du bon côté, mais rien n'était gagné quoi que rien n'était perdu non plus.

"Tu as vendu beaucoup de livres aujourd'hui ?" demanda-t-elle machinalement. Elle n'écouterait probablement même pas sa réponse, ou bien seulement d'une oreille tellement elle serait plongée dans ses pensées. C'était souvent le cas pour elle comme pour lui. Il y avait aussi de ça dans leur problème. Si il lui demandait pourquoi elle avait les yeux bouffis, ce serait la question fatale. Qu'elle réponse saugrenue et qu'il n'allait probablement pas croire sans insister pour avoir plus de détails allait-elle bien pouvoir trouvé? Elle irait rapidement se refaire "une beauté" dans la salle de bain ou simplement prétendre aller au toilette. Ce qui attristait le plus Milie c'était de n'Avoir aucun bon souvenir de Marco et elle depuis deux mois. Peut-être bien au début alors que le bébé était toujours là, mais ça n'avait pas dûrer. C'était une épreuve très difficile qu'il n'avait pas traversé ensemble et qui n'était même pas terminé à ses yeux. Peut-être n'était-il pas son cas à Marco, mais pour elle ce l'était.Pendant qu'il lui répondait, Milie en profita s'allonger où elle était trois minutes auparavent.

"Tu as raison"recut-il en guise d'unique réponse pour l'instant. Il eut un pincement au coeur. Il détourna les yeux pour ne plus la voir. Elle était malheureuse, il le sentait chaque jour, chaque nuit... Oui, chaque nuit. Il lui semblait avoir parfois l'impression de l'entendre pleurer au beau milieu de la nuit, en silence... Marco avait le coeur en miettes devant tant de douleur, qu'il ressentait lui-même d'ailleurs, et d'impuissance. En même temps, si lui ne pouvait pas changer quelque chose, et si elle ne le pouvait pas non plus, qui est-ce qui le pouvait ? Il avait toujours été de ceux à croire. À quoi ? Pas à Dieu, non.. À la volonté... à l'amour... Marco croyait en ça plus qu'en quoi ce soit d'autre. Où en étaient-ils maintenant ? Est-ce qu'ils avaient déjà tout gâcher ? Est-ce que c'était déjà terminé ? Rien ne le blessait plus que de penser de cette manière, que les semaines qu'ils passaient ensemble désormais n'étaient qu'en attendant.. En attendant qu'un ou l'autre se décide de rompre leur union, ou du moins d'y mettre une "pause". Marco savait que jamais, il n'aurait le courage de poser un tel geste et de toute façon, c'était très loin d'être ce qu'il souhaitait. Au fond de lui, il y avait encore l'espoir que tout pouvait redevenir comme avant.. Enfin, non. Les choses ne peuvent jamais être deux fois exactement pareilles, mais elles peuvent être mieux, ou tout au moins, dans un équivalant. Il essayait de s'encourager du mieux qu'il le pouvait en ayant des pensées du genre que, s'ils réussissaient à traverser cette crise, leur couple ne serait que plus fort par la suite...

Milie s'était levée et elle avait quitté la chambre en prétextant avoir soif. Le jeune homme hocha la tête, très légèrement sans même la regarder, et attendit qu'elle ait quitté la pièce pour soupirer. Ces soupirs, n'étant pourtant que l'évacuation du tord causé par leur ardent désir de se retrouver, risquaient bien trop d'être mal interprétés et ce n'était pas le but souhaité, loin de là. Marco décida de ne pas la suivre. Il n'était pas exactement certain de la véritable raison de cette soudaine soif, il ne savait pas si c'était réellement pour boire, ou seulement pour aller reprendre ses esprits... ou pour l'éviter... Il préféra rayer la dernière option, en essayant de se convaincre que c'était forcément une des autres. Le jeune homme s'avança et prit le livre qui était maintenant sur la table de chevet. Il l'observa longuement. Impossible de décrire à quel point, en ce moment, il avait honte. Ce n'était pas parce qu'il avait écrit ce livre que Milie lui en voudrait, mais en même temps, il savait que ça ne devait pas tellement aider. N'aurait-il pas pu écrire un livre à l'eau rose, un peu fleur bleue et rempli de messages positifs, de messages d'espoirs comme de quoi tout pouvait s'arranger ? Ces belles phrases pré-construites qui réchauffent les coeurs, mais qui ne valent pourtant rien en terme de réalisme ? Il soupira encore, reposant le livre là où il l'avait pris. Il aurait voulu le jeter au bout de ses bras, le brûler.

Le jeune homme lança un regard vers la porte, espérant voir Milie revenir avec un grand sourire, lui proposant comme avant de faire le souper ou même de sortir au cinéma, au restaurant... Non.. rien.. en fait, la jeune blonde n'était même pas encore revenue ... Il baissa les yeux et se mit à fixer le tapis, debout comme un piquet, se sentant lui-même de trop dans cette pièce. L'ambiance était lourde, tendue. Et le soleil, à l'extérieur, qui rayonnait de mille feux malgré la fin d'après-midi, semblait se moquer de lui avec un plaisir fou. Il finit par aller s'asseoir au bout du lit, le moral descendait en flèche, encore plus bas qu'il ne l'était déjà. Milie revint quelques instants après, à peine. Marco leva la tête pour la regarder. Elle ne souriait pas. De quel droit rendait-il une personne qui lui était aussi chère que Milie malheureuse ? Il s'en voulait. C'était dans ces moments-là qu'il avait envie de sortir une bouteille de vodka et de boire jusqu'à ne plus pouvoir avaler. Et pourtant, ce n'était pas tellement le genre de Marco que d'avoir envie de se saouler ainsi. Néanmoins, il gardait la tête haute -physiquement-. La jeune femme le regardait aussi, tout deux dans un silence qui aurait pourtant du être confortable et légé... C'était tout le contraire ! Ça n'avait plus aucun sens comme Marco avait envie de lancer quelque chose... de crier jusqu'à l'épuisement pour avoir droit, ne serait-ce qu'une seconde, à un sentiment de.. répis ?

Il vit Milie qui vint se coucher sur le lit, comme elle l'avait été avant qu'il ne rentre du travail... Du travail.. Cette salopperie de job qui le rendait fou, un peu plus chaque jour parce qu'il endurait la tête de cet idiot, Christian. Pourquoi ne démissionnait-il pas ? Parce que le salaire était plutôt bon et qu'il était dans son monde, dans une librairie. De plus, il leur fallait bien trouver un peu d'argent quelque part pour payer le loyer, c'était vital. Marco la regardait toujours, sans vraiment la regarder... Il se rendit compte de cet air indifférent et las qui devait apparaître sur son visage et s'empressa de le changer. Il ne désirait pas, et pas du tout, que Milie ait l'impression qu'il ne l'aimait plus, qu'il ne la désirait plus, ... Ce bébé qu'ils avaient perdu avait comme briser leur couple encore plus, et Marco en souffrait toujours, mais il ne voulait pas s'arrêter à ça. C'était trop horrible de penser qu'à eux deux, ils n'étaient plus capables de s'aimer.. sans raison de le faire.

- Tu me manques, Milie.
dit-il doucement, se surprenant lui-même d'avoir pris la parole aussi naturellement, ausssi facilement. Il ne souriait pas, il avait l'air plutôt triste en fait. Il avait entendu sa question, à savoir s'il avait vendu beaucoup de livres, mais n'avait pas pris la peine d'y répondre. Il se doutait que Milie ne s'intéressait pas réellement aux nombres de livres qu'il avait vendu ou pas vendu, rien ne devait l'ennuyer plus que ça en fait.
- Tu me manques tellement...
répéta-t-il, comme si c'était l'écho de ses premières paroles...

"Tu me manques à moi aussi Marco..." dit-elle à son tour. Ses simples mots avaient eux l'effet d'une bombe. Non pas une bombe destructrice, mais une bombe la réveillant. Elle sentait qu'il pouvait y avoir un espoir de jours meilleurs. Prenant une chance, elle lui demanda en souriant :
" Voudriez-vous vous allongé à mes côtés afin de discuter, chose dont nous semblons avoir oublié l'importance ces derniers temps? " Elle reprenait leur jeu de rôle. Il ne refuserait sûrement pas. Et elle savait pertinament que c'était un moyen très intelligent pour reprendre la communication entre eux.
Elle attendait avec appréhension la réponse de celui qu'elle qualifiait toujours malgré tout d'amoureux. C'Était peut-être le début d'un renouveau. Milie avait bon espoir. Elle avait toujours su que peut importe ce qui arriverait, il existerait quelque chose entre eux. Elle en aurait la preuve aujourd'hui elle en était certaine. Elle ne pouvait ignorer que le début de la conversation serait un peu malhabile et difficile, mais une fois que les deux seraient impliqués à part égales et diraient ce qu'ils avaient sur le coeur, tout irait mieux. Milie ne savait pas de quoi vaudrait-il mieux parlé en premier, mais une chose lui paraissait vraiment importante. Parler de tout, absolument tout ce qui s'était passé. Peut-être parler en ordre de chaque événement serait le mieux... Ce simple espoir de meilleur temps, faisait naître un sourire sincère sur ses lèvres. Un petit sourire timide, mais un vrai et beau. Elle savait que Marco se sentirait déjà mieux en voyant ça. Elle savait qu'il se sentait responsable de sa tristesse alors que c'était le fruit de la vie et un peu d'elle même plus que de lui.

Marco esquissa un sourire et répondit à son appel au jeu. C'était tout ce qu'elle demandait. Après tout, cela indiquait que leur complicité était toujours au rendez-vous et ce même après de longues épreuves dures et difficiles, parmi les moments de solitude et de reclusion. Le fait que depuis plus d'un mois, leurs discussions n'aient jamais été profondes, n'empêchaient pas leur complicité de revenir facilement et Milie en était ravie. De l'espoir, il y en avait bien plus qu'elle en avait vu.

"Je suis heureuse de constater que vous détenez toujours cette partie poète en vous." lui répondit-elle après qu'il est lancé une métaphore qui en parlant du soleil voulait parler de l'amour. Puis abandonnant leur jeu de rôle, elle lui dit:

"On a trop cherché à s'en tirer seul sans l'aide de l'autre et je crois sincèrement qu'au contraire, il faut se serrer les coudes et être là plus que jamais l'un pour l'autre pour s'en sortir. Je sais que les événements précédant on fait qu'on était un peu mal à l'aise et surtout qu'on ne savait plus où l'on en était en tant que couple d'une certaine façon, et le fait qu'on aille simplement voulu oublier cette histoire nous a plus nuit qu'autre chose, mais il aurait fallu se parler. Et je sais au fond de moi et j'ai l'impression et j'espère qu'au fond de toi aussi tu sais qu'il n'est pas trop tard, mais qu'on va devoir parler de tout ce qui est arrivé depuis le début. Personnellement, si je ne savais pas que c'était une nécessité d'en parler j'éviterais parce qu'on ne peut pas appeler ça de bons souvenirs, mais pour le bien de notre couple parce que je veux vraiment qu'on reste ensemble Marco. Je ne te l'ai peut-être pas assez dit ces derniers temps, mais je t'aime."

Tout le temps qu'elle avait parlé, elle s'était rapprochée de Marco et avait même finit par lui prendre les mains dans les siennes. Elle n'avait pas débité tout ça d'un seul souffle. Au contraire, elle avait prit son temps pour que tout soit bien assimiler, interpréter et dit comme il se devait. Elle espérait de tout coeur que Marco serait d'avis avec elle. Elle savait qu'il ne nierait pas tout ça, mais c'était peut-être un peu précipité comme elle l'avait fait. Elle avait rapidement abandonné le jeu de rôle, mais c'était parce qu'elle estimait que ce n'était pas un jeu tout ça. L'idée du jeu était plus pour reprendre le contact, faire comprendre même à elle que le temps de discuter était plus que venu. C'est après avoir terminé son grand monologue qu'elle se rendit compte qu'elle était prête à en parler. Ce qui avait causé le bloquage, c'était qu'elle n'acceptait aucunement les événements, mais maintenant elle était prête à en parler. En sachant cela, elle espérait que le temps était aussi venu pour marco parce que sinon la discussion serait plus que difficile.

Milie devait avouer qu'elle même n'Avait pas envie de relater tout ce
qui était arrivé ce soir là, mais elle trouvait ça nécessaire de le faire
le plus rapidement possible. Ce serait enfin réglé et elle se sentirait, pensait-elle, beaucoup mieux. Mais si Marco n'était pas prêt à le faire ce soir, elle ne le forcerait pas. Elle était capable d'entendre encore un peu maintenant. Elle savait que maintenant rien ne les séparerait. Non pas qu'elle eut des doutes, mais ça avait été des durs moments sans sa réelle présence.

Blottie dans les bras de Marco, elle eut elle aussi l'envie de l'embrasser
surtout après les mots doux en italiens qu'il lui avait chuchoté à l'oreille.
Elle prit l'initiative, et approcha doucement son visage du sien. Puis
doucement, elle déposa ses lèvres sur les siennes. C'était comme un premier
baiser. Lentement, elle posa sa tête contre son épaule. À ce moment, elle
était certaine que tout ne pourrait qu'aller pour le mieux. Elle sourit.