Enfin !

La tornade n'avait pas causé de dommages à proprement parler pour la plus grande majorité des gens de la ville. Les dommages étaient plutôt en matériel, en bâtiments... Mikaël faisait parti des rares à avoir réellement été blessé. La raison était fort simple, quand la tornade avait passé dans la ville, il se trouvait dans la rue, sans rien pour se protéger face aux débris qui allaient de tout bord tout côté, dans la partie Est de la ville, maintenant complètement détruite.

Mikaël avait passé deux mois à l'hôpital pour des blessures vraiment graves... Mais par chance, il était toujours en vie et en voie de guérison. Mieux que ça, il pouvait enfin sortir et rentrer chez lui... Quel soulagement... Le jeune homme, encore un peu amoché quand même, sortit donc de la bâtisse, éblouie par le soleil.. Il mit une main devant son visage tout en plissant les yeux quelque peu. Il regarda la rue... il y avait curieusement pas beaucoup de monde.

Milie était une des rares personnes présentes dans la rue. Elle aperçut Mikaël sortir de l'hôpital. C'était bien lui, grand et beau bonhomme. Elle appréciait beaucoup sa compagnie. Justement elle s'apprêtait à lui rendre visite. Elle était d'ailleurs venue une fois au deux jours depuis qu'elle savait qu'il était à l'hôpital. Il avait finalement eu son congé. C'Était une excellente nouvelle. Milie était vraiment contente pour lui et pour elle même, car elle devait l'avouer les hôpitaux ce n'étaient pas son fort. Elle se lança dans sa direction. Il semblait animé d'une joie et d'un bonheur certain. C'Était après tout le recommencement. Ce qui semblait être une bonne chose pour lui.

"Salut! Je suis vraiment contente pour toi et surtout de te voir hors de cet hôpital!" clama-t-elle en riant puis le serrant dans ses bras. Elle était vraiment radieuse et son sourire habituel habitait ses lèvres. C'Était devenu de moins en moins fréquent depuis deux mois, mais lorsqu'elle le faisait c'était pour vrai.

Alors que Mikaël regardait toujours d'un bord et de l'autre de la rue, il entendit une voix. Le jeune homme fronça légèrement les sourcils et il aperçut Milie. Automatiquement, un sourire se dessina sur ses lèvres. Après tout, qu'aurait-il pu espérer de mieux pour sa sortie de l'hôpital ? Le jeune homme lui fit un sourire à son tour et répondit:

- Je suis également content pour moi, sincèrement...
Elle s'était mise à le serrer dans ses bras et lui, était immobile, mais après un moment, il la serra à son tour de bon coeur. Quel soulagement c'était que d'être à nouveau sur pieds et, heureusement, un un morceau complet. Oui, ça lui faisait un bien fou.

- Et toi, comment vas-tu ?
Il la repoussa tout doucement pour la regarder dans les yeux.

"Ça va comme ça peut, mais disons que de te voir aujourd'hui me fait déjà du bien. Et toi ? T'as des contraintes vu que tu sors de l'hôpital ?" demanda-t-elle évitant de s'attarder trop longuement sur l'état de son humeur qui était joyeuse de le voir, mais toujours triste de l'intérieur. Il savait ce qu'il s'était passé et ce qu'il se passait en ce moment. Il savait qu'elle prenait ça dur. Le simple fait qu'il l'écoutait sans passer de commentaires sur quoi que ce soit lui faisait du bien à chaque fois.

"Ça te dirait de continuer de parler en marchant par là ? Disons que la vue de l'hôpital n'est pas ma préférée..." lui proposa-t-elle gentiment. L'hôpital n'avait pas été endommagé par la tornade, mais restait qu'il était défraîchitet surtout n'inspirait pas de belles et joyeuses pensées.

- Des contraites ? Non ça va... Enfin, évidemment, le médecin a dit que je ferais mieux de ne pas trop m'énerver et de rester le plus calme possible.. De ne pas sauter en parachute, ni d'aller, par exemple, faire de l'équitation ... ou encore de la boxe, mais comme je n'avais rien prévu de tout cela, ça ne devrait pas me poser trop de problèmes !
Il lui fit un sourire moqueur, puis se demanda si elle, ça allait mieux. Les dernieres fois qu'ils s'étaient parlé, il avait bien vu que ce n'était pas la grande forme. M'enfin !

"Ça te dirait de continuer de parler en marchant par là ? Disons que la vue de l'hôpital n'est pas ma préférée..." dit-elle, et Mikaël s'empressa d'hocher la tête. Sincèrement, lui non plus n'aimait pas énormément l'hôpital et peu importe les raisons qui faisait en sorte que ce soit comme ça, pour elle, il était entièrement d'accord.

- Tu sais, j'ai comme extrêmement envie d'une crème glacée aux pistaches !

"Alors passons par le parc, il y a le stand de crème glacée encore ouvert à cette date de l'année" dit-elle enthousiaste.

Il n'était pas faux qu'une bonne crème glacée lui ferait du bien. Elle la prendrait peut-être à la cerise...ça faisait longtemps qu'elle ne se l'était pas offerte. En y repensant, elle espérait que le stand n'avait pas été trop endommagé par la tempête. Car s'il était vrai qu'il était ouvert à cette période de l'année et elle le savait pour avoir travailler tout un été là-bas, il n'en demeurait pas moins qu'il pouvait être fermé pour des réparations. Elle chassa cette pensée et croisa les doigts pour qu'il soit en bon état.

Le jeune homme acquiesça d'un bref signe de tête, le sourire aux lèvres. Sincèrement, ça lui faisait plaisir d'être en compagnie de son amie Milie et il se le répétait à chaque instant qui passait. La jeune femme lui dit qu'il y avait un stand de crème glacée qui était encore ouvert à cette période-ci de l'année. Cela fit encore plus sourire le jeune Acker. Il se souvenait que Milie avait travaillé là pendant un bout de temps. Il le savait pour être déjà allé quand c'était elle qui en était en charge. Alors, les deux jeunes adultes se dirigèrent par là.

- Comment va Marco ?
demanda Mikaël. Il avait cru entendre, vaguement, qu'il y avait eut quelques problèmes, mais pas assez d'informations pour savoir que la question était peut être légèrement déplacée. Enfin, après tout, il ne disait pas ça pour tourner le couteau dans la plaie, mais seulement à titre d'information et pour engager la conversation. Pour qu'elle en parle, aussi, si cela lui disait. Mikaël n'avait jamais rencontré personnellement le mari de Milie, mais en avait assez entendu parler pour s'être fait une idée.

Milie lui en avait tant parlé qu'il devait se faire une bonne idée de lui malgré le fait qu'il ne l'ait pas rencontré réellement et fait une conversation avec lui. Et il n'avait sûrement pas une fausse idée de lui, car Milie ne lui avait pas idéalisé son mari, elle l'avait montré tel qu'il était réellement. Un homme parfait ce n'est jamais bon. On ne peut pas le critiquer quand l'envie nous prend et se sent de moins en moins bien avec lui.

"Il va bien, dans le sens plutôt ordinaire légèrement passable...Enfin je crois...Parce que sincèrement, j'ai plus l'impression de cohabiter avec lui que d'être mariée avec lui ces derniers temps. Ce n'est pas de sa faute, ni vraiment de la mienne, c'est plutôt un concours de circonstances, mais l'ambiance est plutôt bizarre et insoutenable. Je vais craquer d'ici pas grand temps si les choses ne changent pas..."

*Il vient de sortir de l'hôpital et l'une des premières choses que je fais c'est de me plaindre de ma petite vie sans penser à lui et au bonheur qu'il avait en sortant de cet endroit infame. Je devrais être plus concienceuse...*

Mikaël marchait toujours aux côtés de la jeune blonde en souriant un peu. C'était une habitude chez lui, du moins, depuis qu'il était sortie de sa phase de déprime. Il souriait pratiquement toujours, même quand les circonstances n'étaient pas au mieux, comme en ce moment peut être. Il fut assez content de voir qu'elle se confiait à lui et qu'elle disait sincèrement ce qu'elle pensait, contrairement à ce qu'elle aurait peut être pu croire. Il n'avait aucun problème avec le fait qu'elle lui parle des siens, de ce qu'elle ressentait et de ce qu'elle vivait. Lorsqu'elle eut fini de parler, il percut entre eux un genre de malaise, même si lui ne se sentait pas vraiment comme ça. Il décida donc de prendre la parole pour ne pas qu'elle s'imagine qu'il était las de l'entendre se plaindre. En réalité, il ne considérait pas vraiment cela comme des plaintes ou quoi que ce soit du même genre.

- Tu sais, je ne veux pas que tu te sentes mal, ou coupable, de m'en parler parce que je suis très heureux que tu le fasses. Même si, bien sur, j'aurais sans doute préféré que tu n'aies pas de raisons de le faire. Malheureusement, je ne puis vraiment t'aider avec tout cela. Le seul conseil que je peux peut être te donner, même si je suis sur que tu y as déjà pensé par toi-même, ce serait de lui parler. Enfin, il n'y a sans doute aucun autre moyen qui pourrait avoir un résultat positif.

Le jeune homme poussa un soupir. Il n'aimait pas savoir que Milie vivait de durs moments. Si quelqu'un méritait le bonheur, dans tout ceux qu'il connaissait, c'était bien elle.